Le MANS 1977

Ce 45ème grand prix d’endurance des 24 heures du Mans se déroule les 11 et 12 juin. Pour son deuxième engagement Mançaux, Didier est dans une équipe qu’il connait parfaitement. En effet, le TEAM ORECA (Jacky HARAN et Hugues DE CHAUNAC) pour ses débuts au Mans, arrive avec une « A442 », mise à disposition par RENAULT SPORT. C’est une très belle marque de confiance pour ce team « privé » qui court et gagne avec des moteurs RENAULT….Naturellement, Hugues DE CHAUNAC engage ses deux pilotes du moment en la personne de René ARNOUX et Didier PIRONI. Le troisième homme est Guy FREQUELIN « le grizzly » (qui prendra quelques années après les rennes de CITROEN SPORT en WRC, avec Sébastien LOEB multi champion du monde, avant de prendre une retraite bien méritée).

Les débuts semblent prometteurs avec le meilleur temps pour Didier lors de la première séance d’essais. Le samedi à 16H00, la « 16 » part finalement en très honorable 5ème position. Malheureusement, dans le premier tour, une simple durite de graissage du turbo desserrée met le feu à la voiture. Prévenu par ses panneauteurs dans le mythique virage de MULSANNE, après les 6 kilomètres de ligne droite des HUNAUDIERES avalés à plus de 360 km/h, Didier n’a d’autre choix que celui de garer la voiture en flammes sur le bas côté de la piste….

Après de très nombreux essais menés par Jean Pierre JAUSSAUD, au circuit Paul RICARD, RENAULT SPORT engage officiellement trois bolides. La n°7 de Jean Pierre JAUSSAUD et Patrick TAMBAY, quatrième des qualifications, juste devant Didier, avec un temps de 3 minutes 34 secondes 8 centièmes (vitesse moyenne 228,6 km/h). La n°8 du regretté Patrick DEPAILLER avec Jacques LAFITTE. La n°9 de Derek BELL et du décidément très enclin à partir premier Jean Pierre JABOUILLE, signe 3 minutes 31 secondes 7 centièmes (231,951 km/h de vitesse moyenne). Le duel qui les oppose aux Porsche sera d’une intensité extrême. L’abandon progressif des trois Renault Alpine à la 14ème (la n°7 après 158 tours), 19ème (la n°9 après 257 tours) et la 22ème heures (la n°8 après 289 tours), laisse le champs libre à Porsche. Les problèmes de pistons dus à des effets cumulés par la spécificité de la suralimentation et la pleine charge moteur dans la longue ligne droite des HUNAUDIERES auront eu raison (comme l’année précédente) du « cœur » mis par toute l’équipe RENAULT SPORT .

Pour Jacky ICKX, qui court avec le grand Henri PESCAROLO, sur une PORSCHE 936 officielle (la n°3), la course semble s’arrêter avec l’abandon de la voiture à la 4ème heures.

 

Néanmoins, le vainqueur en titre se voit octroyer le volant de la n°4 que lui partage Hurley HAYWOOD et Jürgen BARTH.

Malgré un long arrêt au stand, que lui permet ses 17 tours d’avance sur le 2nd (la Mirage Renault V6 2 litres Turbo n°10 de Vern SCHUPPAN et Jean-Pierre JARIER), la porsche repartira finalement pour deux tours sur…5 cylindres…mais avec la victoire après 342 tours (4 671 km) couvert à la vitesse moyenne de 194,651 km/h, la Mirage n°10 sauve l’honneur de Renault.